Dictionnaire du canoë

 

De nos jours, suivant les régions et les pratiquants, certains mots ne sont plus employés, ou presque. En voici quelques uns pour ne pas les oublier.

L'idée est la même que celle de Rambaud (1970) "Comme aucun de ces termes ne figure dans les dictionnaires les plus documentés, je tiens à sauvegarder l'existence de celui-ci."

 

 


A

 

Affouiller

 

C'est quand l'eau vient creuser la berge.

Au sujet d'une vieille construction en bord d'eau : "[...] le vent s'engouffre librement par toutes ses fenêtres béantes, l'eau affouille son pied, accumule des arbres morts contre la culée." (Gaubert 1946, p. 88).

Affouillement : "Action de creusement des eaux, due à la butée des courants sur une rive, aux remous et tourbillons sur les piles de pont, les jetées." (Petit Robert 2008).

"Au lieu d'être dans l'axe de la rivière le goulet peut se diriger vers l'une des rives. Dans ce cas le courant affouillera la berge et viendra sans doute se briser sur un bloc rocheux ou un arbre plus ou moins déraciné. C'est un 'drossage' ". (Rambaud 1970, p. 78).

 

ou Haï

 

Aussi écrit haï  (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 224), on l'appelle aujourd'hui un contre-courant ou contre.

"Un 'aï' est une zone d'eau calme voisinant un courant. Un obstacle émergeant dans le lit d'une rivière crée généralement un 'aï' immédiatement en aval." (FFCK 1966, p.34).

"Aï. - Retour de courant finissant par un tourbillon, qui s'établit en rivière sur les bords, immédiatement en aval des piles d'un pont ou d'un obstacle quelconque." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 221).

"Les rochers, les rives, les obstacles divers dévient le courant et forment des aïs, des zones calmes ou des contre-courants [...]" (Mathéron 1944, p.39).

"En aval d'un obstacle ou derrière un redan de la rive, il se crée une zone de contre-courant, séparée du courant par une ligne tourbillonnaire plus ou moins nette. Le nom habituel de cette région d'eau morte est 'aï'. Je signale aussi l'appellation de 'meuille', sans doute d'origine rhodanienne, que je n'ai jamais vue écrite mais que je tiens de tradition familiale. Comme aucun de ces termes ne figure dans les dictionnaires les plus documentés, je tiens à sauvegarder l'existence de celui-ci." (Rambaud 1970, p. 69).

Descente sur l'Ubaye ; le bateau "Ubu" vient de franchir le rapide et attend le second bateau dans un contre : "Plus bas, virevoltant dans l'aï ménagé par une grosse roche au milieu du lit, les "Ubu" baillent au soleil et attendent de longues minutes durant leurs compagnons."  (La Rivière mai 1946, p. 21).

 

Atterrage

 

Lieu où l'on peut prendre terre, en venant de l'eau (Larousse).

En remontant la rivière, il nous fallait éviter les troncs d'arbres qui tourbillonnaient sur l'eau et "[...] choisir sur la rive un atterrage sûr et propice à la sauvegarde des canots, ensuite découvrir le sentier [...]" (Raspail, 2005 p. 113).

 

Aviron

 

Employé pour pagaie.

Aujourd'hui en France, dans les clubs de kayak, on ne dit plus aviron mais pagaie, par distinction du sport aviron.

Au Québec, on parle encore de l'aviron.

 


B

 

Ballonnet de pointe

 

On l'appelle plus généralement gonfle ou sac de pointe. C'est la réserve d'air qui offre l'insubmersibilité au bateau en cas de retournement.

"La flottabilité du Kayak sera utilement complétée par des 'ballonnets de pointe' ballonnets gonflés qui remplissent ainsi d'air les deux pointes du bateau dans lesquelles elles sont engagées fermement." (De Liège, in Rittlinger 1957, p. 185).

 

Barrot

 

C'est la barre qui maintient l'écartement du bateau. Il y en a généralement deux ou trois.

"Barrot : Pièce transversale maintenant l'écartement entre les bords du bateau. Se dit plus proprement en construction navale : bau." (Rambaud 1970, p. 175).

 

Bief

 

"Bief. - Partie d'un cours d'eau dont le niveau n'offre pas de chute exceptionnelle. - Se dit spécialement de la partie d'un canal ou d'une rivière comprise entre deux écluses ou deux barrages consécutifs." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 222).

Le bief est une section de cours d'eau entre deux barrages, écluses.

En rivière : "Le courant est vif et on rencontre un petit rapide sur un seuil peu recouvert en général, puis bief calme et ombragé avant Moulin de Plaines." (Guide nautique de la région parisienne, 19??).

 

Bordage

 

"Ensemble du revêtement qui forme la paroi extérieure d'un bateau ; on dit également le 'bordé' ."  (Bidault 1945, p. 292).

 

Bordé

 

Le bordé a deux sens : le côté du bateau ou la coque en ce qu'elle est composée de lattes de bois.

"Bordé (nom) : C'est la paroi continue et étanche qui délimite le volume du bateau. Sauf le cas du plastique, il est constitué de "virures" longitudinales. Le bordé en bois est "à franc bord" si celles-ci s'encastrent bord à bord comme les lattes d'un plancher. Il serait 'à clins' si elles se chevauchaient, ce qui ne nécessite pas une construction aussi soignée mais donne une coque plus lourde." (Rambaud 1970, p. 175).

 

Brêler

 

Fixer, arrimer.

"Nous avons chargé dès l'aube le canoë canadien retourné sur le toit de l'auto. [... il faut le poser sur les coussins de la galerie] le brêler avec soin et raidir les cordes, de peur que les secousses n'ébranlent cet échafaudage [...]" (Gaubert 1946, p. 180).

 

Brisant

 

Jamais entendu...

A l'image des rochers en mer sur lesquels les bateaux s'échouent et se déchirent, l'auteur met en garde contre les brisants du gave d'Oloron, par grosses eaux : "Les vagues sont énormes et le courant dont la vitesse est considérable, drosse le bateau sur les obstacles. Il faut pagayer avec la dernière énergie pour éviter les plus gros brisants." (Meilhan-Bordes et Samazeuilh, in La Rivière n° 240 ?, p. 89).

 

Bugneur

 

Terme employé par Samazeuilh du club de Bordeaux, qui signifie celui qui pagaie fort.

"(1). La Bugne... les Bugneurs... Expression locale qui s'adresse à ceux qui tirent à toutes forces sur l'aviron ou la pagaie." (Samazeuilh, 1933, p. 14).

"Le docteur est un hypersensible, un poète, un tendre... Pour lui, foin des prouesses sportives et des exploits athlétiques ; dans le fond il se moque des Bugneurs avec malice." (Samazeuilh, 1933, p. 15).

 


C

 

Canadien

 

Employé pour canoë, par distinction du kayak, non pas pour en préciser l'origine Canadienne.

"Sur les rivières torrentueuses rocheuses et maigres, le canadien est de loin supérieur au kayak, j'entends au monoplace court." Il argumente par la meilleure vision, le bordage élevé qui évite les paquets d'eau et la construction plus robuste (Mathéron 1944, p.51).

 

Canadienne

 

Employé pour canoë, au même titre que le mot précédent "canadien".

"La canadienne est un bateau de rivière conçu pour le transport des marchandises [...]" (Clot, p. 11).

 

Canelle

 

"La rivière coule dans le chenal central, laissant à nu de larges étendues de graviers et des banquettes de roches au dessin capricieux. Dans les 'canelles' 2 peu profondes, goujons et barbillons se chauffent béatement. [...]

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2. Rigoles creusées par le courant dans les roches tendres constituant le lit de la rivière." (Gaubert 1946, p. 103).

 

Canoë canadien / canoë français

 

Les cousins. Le canoë canadien est le canoë de la famille du kayak, celui qui nous intéresse ici, alors que le canoë français est celui de l'aviron (navigue en marche arrière et propulsé à l'aviron). La proximité des termes est historique. A la fin du XIXè siècle, les seuls "canoës" existant en France étaient ces bateaux de la famille aviron. On les nommaient probablement canoës (tout court). Quand les canoës canadiens ont été importés en France, ils ont pris ce nom de canoë (canot en Québécois), et on les a distingués des canoës français par l'adjonction de l'adjectif canadien. Par la suite, on les a aussi appelés canadiens ou canadiennes (voir juste au-dessus).

"Rappelons que ces précurseurs avaient descendu l'Aveyron dans un canoë français et en période de sécheresse. En canoë canadien c'est amusant et sans difficultés sérieuses." (Samazeuilh, 1933, p. 88).

 

 

Canoëing

 

C'est le mot anglais auquel on a ajouté un tréma.

"C'est, du reste, l'heure du déjeuner et trois heures de canoëing nécessitent une halte pour changer de place les provisions." (Barberon, 1923).

 

Canoëisme

 

C'est un mot qu'on n'utilise plus pour l'activité canoë-kayak.

"Canoëisme en France" (SNCF 1939, couverture).

 

Canoëiste ou Canoéiste

 

Celui ou celle qui pratique le canoë. Ce mot ne s'emploie plus que chez les non initiés. Un compétiteur ou licencié de club parle maintenant de kayakiste ou de céiste selon qu'il navigue en kayak ou en canoë.

"Guide du Canoëiste" (TCF et CCF, série des guides de rivières).

 

Canot

 

Pour "canoë", de forme canadienne, non kayak.

"Le canadien

Le canot canadien est en bois, généralement à clins longitudinaux [...]" (Mathéron 1944, p. 11).

Toujours employé au Québec.

 

Canotée

 

Un plein canot de : pelages, marchandises...

"Nous venons de rencontrer le chirurgien avec un sauvage qui montoit avec une canotée de pelleterie." (De la Roncière 1935, p. 165) C'est à dire un plein canoë de peaux et fourrures. Cette phrase a été écrite aux alentours de 1675.

 

Canoter

 

Pratiquer le canot, la périssoire.

Ce mot est-il plus large et englobe-t-il les autres types d'embarcations (canoë, kayak) et de propulsion (pagaie simple) ou les exclut-il ?

"Y a-t-il longtemps que vous canotez ? - Rame ou pagaie ? - Avez-vous descendu des rivières périlleuses ?" (De La Tombelle 1943, p. 56).

 

Capotage

Signifie dessalage. Probablement du à l'ignorance du traducteur de Rittlinger. Nous n'avons rencontré ce terme que dans ce livre (Rittlinger, Dans les écumes de l'Amazone, 1955, p. 223).

 

Cascadeux

 

Une rivière de montagne est cascadeuse car elle est encombrée de cascades.

"Par contre, dans l'extrême Sud-Ouest, le voisinage de hautes montagnes donne naissance à un fleuve côtier peu important l'Adour et à des rivières cascadeuses, les Gaves et les Nives." (Guide Susse, Canoë kayak en France, 2è éd 1961).

 

Charriage

 

C'est probablement le terme suisse pour chariotage. S'agissant de son kayak, Clot écrit (19??, p. 28) : "Après le démontage et pour le charriage à la station [...]" .

 

Chariotage

 

Le transport du bateau (à la main) sur un chariot roulant.

"Puis long planiol avant le barrage de Pampelonne, long chariotage dans un sentier rocailleux, remise à l'eau, bateau par bateau, pour un petit passage difficile au-dessous d'un moulin." (Gaubert 1950, p.26).

"15 kilomètres de rivière, un débarquement laborieux pour gagner la route, et 1.500 mètres de chariotage, notre programme n'est pas trop chargé." (Chenu 1949, p.59).

 

Charioter


Transporter son bateau sur un chariot roulant.

"On montait des kayaks sur toutes les esplanades, on chariotait des canoës dans toutes les ruelles." (Gaubert 1950, p.27).

 

Chavirage

 

Aujourd'hui on dit dessalage.

"Le chavirage ou "dessalage" dans un rapide doit toujours être considéré comme dangereux pour le meilleur nageur." (Mathéron 1944, p.48).

 

Chavirer

 

Une descente de l'Orne : "On apprend là que les équipes qui se sont engagées dans le défilé, ont trouvé une eau très dure, des rapides violents, et que l'une d'elles, montant un canoë trop petit et non ponté, a chaviré, sauvant péniblement avec l'aide des camarades partis à se recherche, le bateau et quelques sacs." (La Rivière, mai 1946, p. 138)

 

Cingle

 

Immense méandre que forme la rivière.

"Cingle. - Nom donné sur certaines rivières, notamment sur le Lot et la Dordogne, aux courbes et aux méandres décrits par le cours d'eau." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 222).

"Les 'cingles' du Lot, où nous nous engageâmes, mélangeaient sur leurs falaises les ors et les rouges, enlaçaient rocs et verdures." (Chenu 1945, p. 135).

 

Ciseau à corne

 

Autre appellation de couteau-croche (Mackenzie 2009, p. 122). Pour la définition, voir couteau-croche.

 

 

Clayonnage

 

"Clayonnage : Barrage formé par des branchages entrelacés entre des pieux plantés dans le lit." (Rambaud 1970, p. 176).

 

Clin ou Clain

 

Latte de bois constituant le bordage d'un bateau bois. On dit d'un bateau "à clin", une fabrication qui fait se chevaucher légèrement le clin du haut par-dessus le clin du dessous.

"Le bordé en bois est 'à franc bord' si celles-ci s'encastrent bord à bord comme les lattes d'un plancher. Il serait 'à clins' si elles se chevauchaient, ce qui ne nécessite pas une construction aussi soignée mais donne une coque plus lourde." (Rambaud 1970, p. 175).

"François nous rejoint enfin : une pointe perfide (rocher, piquet) a tailladé un de ses clains, entre deux quilles d'échouage. Il faut réparer." (Chenu 1949, p. 198).

 

Contre-courant (ou) Contre

 

Courant inversé qui remonte la rivière. Il se trouve derrière un rocher, une barrière, un virage près d'un courant marqué.

Au cours d'une des premières descentes du Verdon : "Un sac est perdu dans un mauvais rapide dans lequel l'eau a l'air de bouillir avec ses grosses bulles qui montent dans les contre-courants." (La Rivière 324, 1946, p. 19).

 

Couples

 

Dans le mode du canoë, on appelle plus couramment un couple, une membrure.

"Couples : Pièces transversales courbes sur lesquelles est rivé le bordé. L'ensemble constitue la membrure, en quelque sorte les côtes du bateau.

Membrure ployée : les couples sont des lattes ou demi-ronds de frène, courbés à la vapeur.

Maître-couple (ou maître bau) : section de plus grande largeur." (Rambaud 1970, p. 176).

 

Couteau-croche

 

L’outil tranchant à tout faire des Amérindiens constructeurs de canoës écorce : couteau dont la lame est pliée et qu’ils tirent vers eux (pour couper) au lieu de pousser vers l’extérieur.

Voir aussi ciseau de corne.

 

Cravate

 

Quand un bateau est coincé en travers de la rivière sur un obstacle fixe (rocher, tronc, pile de pont) sur lequel l'eau l'y maintient fortement. On parle de cravate simple (sur un seul rocher, bloqué par le milieu du bateau) ou de cravate double (chaque pointe du bateau étant bloquée par un rocher).

"[...] un bateau retourné et en partie rempli qui descend au fil du courant a toutes les chances de heurter les rochers, de s'y faire mal, et de finir par se mettre en travers, "en cravate", sur l'un d'entre eux, où il subira les plus graves dégâts du fait de la poussée de l'eau." (Rambaud 1970, p. 43).

 

Croisière

 

Aujourd'hui on dit randonnée en canoë ou kayak.

"Celle-ci [une éclaircie de soleil] se produisit vers le milieu de l'après-midi, nous décidons d'en profiter, laissant sur la rive notre camarade consterné d'abandonner la croisière si tôt." (Mathéron 1944, p.109).

 


D

 

Deck

 

Mot peut-être encore employé en voile mais plus en kayak. Il s'agit de "[...] la partie fixe du pont, du dessus du Kayak." (Guide Susse 1961, p. 237).

 

Dessalage

 

Naufrage d'un canoë ou d'un kayak. Quand il se retourne.

"Dessalage : Terme spécifique du canoë-kayak ! Signifie l'acte en général involontaire, de chavirer et sortir de son bateau." (Rambaud 1970, p. 176).

Michel vient de prendre la dernière place libre dans le contre-courant, juste avant le drossage, alors qu'un dernier canoë arrive et ne peut plus s'arrêter. "Heureuse manœuvre, qui va lui permettre, en paralysant la nôtre, d'assister en première loge à notre dessalage, devenu inévitable." (Chenu 1949, p.143).

On trouve ce mot dès 1946

Une des premières descentes du Verdon : "A nos deux dessalages ils en opposent 3 ou 4 et un kayak brisé." (La Rivière 324, 1946, p. 16). On rencontre ce mot régulièrement dans ce numéro de 1946.

 

Dessalé

 

Nous avons toujours entendu dire "avoir dessalé" autour de nous : "J'ai dessalé". Il est employé aussi avec l’auxiliaire être.

"Elles ne sont pas dessalées, voilà tout. Alors il leur paraît normal de continuer, de continuer tout de suite." (Chenu 1949, p. 213).

 

Déversoir

 

"Déversoir. - Sur un canal : ouvrage par lequel s'évacue le trop plein d'un bief.

Sur une rivière : partie fixe ou mobile d'un barrage par laquelle s'écoulent les eaux que ne peuvent débiter les écluses, les passes navigables et les ouvrages usiniers." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 222).

 

Drossage

 

C'est quand l'eau, déviée par la force d'inertie dans l'extérieur d'un virage, vient pousser le bateau contre la berge (extérieure).

"Au lieu d'être dans l'axe de la rivière le goulet peut se diriger vers l'une des rives. Dans ce cas le courant affouillera la berge et viendra sans doute se briser sur un bloc rocheux ou un arbre plus ou moins déraciné. C'est un 'drossage' ". (Rambaud 1970, p. 78).

 

Drosser

 

C'est le résultat de l'action d'un drossage.

"Un peu plus loin, Bergerot et Meilhan-Bordes se laissent drosser sur un obstacle à la fin d'un rapide en virage [...]" (Samazeuilh, 1933, p. 132).

 


E

 

Echelle

 

"Assemblage de baguettes servant à tendre les deux moitiés d'un Kayak pliant." (Guide Susse 1961, p. 238).

 

Ecubier

 

"Ouverture faite à l'avant d'un bateau pour le passage des câbles ou des chaînes." (Bidault 1945, p. 292).

 

Embosser

 

Amarrer par une des bosses.

"C'était bien par acquit de conscience que, la veille, je l'avais embossé, pensant l'avoir hissé suffisamment loin de la berge." (Rittlinger 1957, p. 155).

 

Emplanture

 

L’emplanture est la fixation basse d'un mât dans un canoë, généralement en métal, fixée à la quille.

Un article sur l'histoire des canoës fait état de possibles emplantures dans des pirogues très anciennes : "On a cru voir dans les évidements rectangulaires pratiqués dans le fond de deux pirogues [...], des trous d'emplantures pour des mâts, mais la question de la mâture des bateaux préhistoriques reste encore dans le domaine des simples conjectures." (L. Bonnard, Chez nos ancêtres, in Bulletin Mensuel du Canoe Club n° supplémentaire, 1930, p. 87).

 

Esquimautage

 

"[...] l' 'esquimautage'.

Il s'agit, comme chacun sait, du mouvement qui permet de se redresser sans sortir du bateau lorsque celui-ci s'est retourné." (Rambaud 1970, p. 63).

 

Étiage

 

"Étiage. - État d'un cours d'eau pendant la période des basses eaux." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 222).

Si cette définition du TCF en fait le niveau d'eau minimum d'un cours d'eau, une citation de Samazeuilh en fait un niveau d'eau, quel qu'il soit.

"La Dordogne est une rivière terriblement sensible. Hier elle était trop haute ; aujourd'hui, elle baisse assez rapidement, et comme le temps se met au beau, il y a de fortes chances pour que, demain, l'étiage soit favorable." (Samazeuilh, 1933, p. 101).

 

Étrave

 

"Pièce de bois placée à l'avant de la quille ; c'est elle qui fend l'eau." (Bidault 1945, p. 293).

 


F

 

Faltboot

 

Aussi orthographié "falboat" (De la Tombelle & Samazeuilh, 1938, p. 37).

"Dans le canadien apparaît le génie de l'homme, dans le faltboot 1, son ingéniosité [...]

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  1. Faltboot, en allemand, bateau pliant.

  Kayak, en esquimau, bateau fait de peaux cousues et tendues sur une armature." (Gaubert 1946, p. 31).

 

"Le Faltboot (le kayak allemand) consiste en une carcasse de bois et une enveloppe de caoutchouc." (Chenu 1945).

 

Franc-bord

 

"Bordage dont les planches sont fixées l'une contre l'autre de façon à offrir une surface lisse ; c'est le contraire du bordé à clins où les planches débordent l'une sur l'autre comme les tuiles d'un toit." (Bidault 1945, p. 293).

 

Frisselis

 

Il s’agit très certainement des mouvements d’eau que forment la proximité de galets en surface, ces petites ridelles, comme si l’eau frisait.

Conseil de Lami pour ne pas s’échouer : « Toujours se rapprocher de la rive concave et s’éloigner de la rive convexe, comme des frisselis annonciateurs de maigres. » (Pierre Lami, in revue La Rivière 254, 1933, p. 192, 2è colonne). En effet, il est souvent préférable de passer à l’extérieur du virage sur une rivière paisible et d’éviter les intérieurs et gravières.

 

Fuseau

 

Le fuseau d’un kayak pliant est l’ensemble de baguettes avant ou arrière, ayant la forme pointue d’un fuseau (Gumuchian-Dargent 1947, p. 180).

 

 


G

Gîter

 

"Gîter : Faire pencher le bateau sur le côté." (Rambaud 1970, p. 177).

 

Gonfler (faire gonfler le bois)

 

Le bois sec se rétracte et disjoint les lattes de bois du bateau. Il prend rapidement l'eau dès qu'on pose sur l'eau. Le faire tremper dans l'eau pendant un moment l'imprègne donc fait gonfler le bois. Ainsi l'étanchéité est meilleure.

"Sur un bassin d'eau fraîche, une résurgence magnifique, en marge du Tarn, Robert inspecte son canoë, une canoë neuf, couleur crème, qu'il a mis là, cette nuit, pour en gonfler le bois." (Chenu 1949, p. 58).

 

Gourgue

 

Nous sommes autour du barrage d'un moulin. "Au pied s'étale une 'gourgue 1' peu profonde, aux fonds sableux, où se plaisent les goujons. [...]

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1. Gourgue, terme local désignant une pièce d'eau ; ici le déversoir." (Gaubert 1946, p. 86).

 

Gravier, gravière

 

"Gravier. - Banc de sable ou de gravier d'une certaine étendue qui réduit outre mesure le mouillage de la partie correspondante du cours d'eau. - Voir basse et bassier, haut-fond et maigre." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 224).

Nous n'avions jamais entendu gravier mais employons ordinairement gravière.

 


H

 

Haut-fond

 

"Haut-fond. - Partie de rivière qui n'offre pas normalement le tirant d'eau nécessaire à la navigation. - Voir basse et bassier, gravier et maigre." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 224).

Nous l'employons en rivière comme un passage où le bateau peut passer mais où le fond est plus haut qu'ailleurs, d'où un bateau largement ralenti.

 

Haute rivière

 

On appelle haute rivière la descente de rivière particulièrement engagée. Ce nom vient probablement du fait qu'il s'agit généralement des portions montagneuses des rivières ; celles où les parcours sont les plus difficiles car torrentueux.

 

Herbier

 

"Herbier. - Partie de rivière ou de canal envahie par les herbes d'une façon plus ou moins permanente." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 224).

 

Hiloire ou Hilloire

 

"En construction nautique générale l' 'hiloire' est le rebord vertical qui entoure le cockpit et limite des entrées d'eau tout en contribuant à la rigidité de l'ensemble." (Rambaud 1970, p. 35).

On trouve aussi l'orthographe avec deux "l" (hilloire) dans De Wogan (1887).

 


I

 


J

 

Jupe

 

ou jupette

"Fourreau ample en toile imperméable servant de liaison étanche entre la taille du pagayeur et le pontage." (Guide Susse 1961, p. 238).

 


K

 

Kayac

 

L'orthographe kayac se retrouve parfois.

"Le kayac est une embarcation de pêche et de chasse [...]" (Clot, p. 11). Livre édité en Suisse.

 

Kayakeur ou Kayakeuse

 

Ce mot ne s'emploie plus. On dit aujourd'hui un ou une kayakiste.

"Véritable gentleman, toujours correct et impeccable, il ne se présentait pas 'à table' sans offrir à nos vaillantes kayakeuses fleurs et bonbons." (Thielen 1948, p. 81).

 


L

 

Lâchure

 

Quand un barrage artificiel lâche de l'eau. Aujourd'hui on emploie le mot lâché.

"[...] l'Electricité de France sera tenue de procéder, en été, à des lâchures parfois inopinées pour améliorer les conditions d'arrosage des canaux d'irrigation de la Durance." (Revue TCF, aout 1948, p. 157).

"Les niveaux sont variables, assujettis aux lâchures du barrage de Pannesière-Chaumond." (Rivières d'Ile de France, 1988, p. 118).

 

Liston

 

"Moulure de bois, en relief, entourant le bateau extérieurement à la hauteur du pont." (Bidault 1945, p. 293).

Elle évite les éventuelles échardes du haut du bordé.

 

Lisse

 

"Ligne de tracé donnée par une section verticale des lignes d'eau (pièce de bois formant ceinture entourant extérieurement la carcasse d'un bateau." (Bidault 1945, p. 293).

C'est la définition entre parenthèses qui concerne le canoë, pas la première partie de la définition.

Certains canoës (dont les Chauvière) ont un plat bord extérieur en haut du bordé : on peut aussi l'appeler lisse.

 

Lône

 

Nom féminin : une lône. Bras mort d'une rivière.

"Sur le Rhône [...] il faut choisir un haut fond ou une lône (I) pour nager sans être entraîner par le courant. [...]

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(I) Bras mort." (Revue TCF, janvier 1948, p. 8).

 


M

 

Maigre

 

Passage de rivière où l'eau est peu profonde et où l'on risque fort de racler sur le fond.

"Maigre. - Se dit d'un haut-fond, de même que d'une basse ou bassier." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 224).

"Et le chargement fait, les bateliers partaient, à travers maigres, planiols et rapides, pour quelque deux cents kilomètres [...]" (Chenu 1945, p. 161-162).

"Un voyageur averti, expérimenté, [...] attaquant avec sang-froid les seuils séparant mouilles (2) et maigres (3) [...]

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(2) Bas-fonds

(3) Hauts-fonds" (Thielen 1948, p. 68).

 

"Les maigres, c'est à dire les bas fonds, se remarquent d'assez loin, car ils obligent l'eau courante à de petites vagues que vous devez éviter et prendre votre cours où l'eau continue à être égale [...]" (Clot, p. 65).

« […] une des caractéristiques du Bas-Rhône, c’est l’alternance entre les bas-fonds ou mouilles, généralement situés sur la rive concave, et les hauts-fonds ou maigres, tout aussi sûrement opposés au point d’inflexion avec la courbe suivante. Le fleuve ayant de nombreuses courbes, les mouilles et les maigres alternent sur les deux rives […] » (Gumuchian-Dargent, 1947, p. 109).

 

 

 

Maître couple ou Maître bau

 

C'est la mesure de la plus grande largeur d'un bateau.

"Maître-couple (ou maître bau) : section de plus grande largeur." (Rambaud 1970, p. 176).

 

Marmite

 

Employé dans certains clubs comme le mouvement d'eau qui remonte du fond de la rivière et qui forme un bourrelet arrondi en surface, comme le chapeau d'un champignon.

 

Membrure

 

Pièces de bois verticales, intérieures au bordé, souples, étuvées et ployées à la main. Demi-rondes ou lattes plus plates et plus larges. On l'emploie généralement au pluriel ; on parle des membrures. Mais ici, Rambaud l'utilise au singulier ; la membrure étant l'ensemble des membrures.

"Couples : Pièces transversales courbes sur lesquelles est rivé le bordé. L'ensemble constitue la membrure, en quelque sorte les côtes du bateau.

Membrure ployée : les couples sont des lattes ou demi-ronds de frène, courbés à la vapeur." (Rambaud 1970, p. 176).

"Pièces de bois fixées sur la quille, constituant la carcasse, et destinées à recevoir le bordé." (Bidault 1945, p. 293).

 

Meuille

 

"Meuille (ou Aï)". "En aval d'un obstacle ou derrière un redan de la rive, il se crée une zone de contre-courant, séparée du courant par une ligne tourbillonnaire plus ou moins nette. Le nom habituel de cette région d'eau morte est 'aï'. Je signale aussi l'appellation de 'meuille', sans doute d'origine rhodanienne, que je n'ai jamais vue écrite mais que je tiens de tradition familiale. Comme aucun de ces termes ne figure dans les dictionnaires les plus documentés, je tiens à sauvegarder l'existence de celui-ci." (Rambaud 1970, p. 69).

 

Motteau

 

"Motteau. - Petit ïlot formé de matériaux divers, tels que terre, vase, sable, etc... généralement amoncelés autour de branchages, d'amas d'herbes, etc." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 224).

 

Mouille

 

La mouille est le contraire du maigre : une portion d'eau profonde et sans courant. Voir aussi "Pool".

"Un voyageur averti, expérimenté, [...] attaquant avec sang-froid les seuils séparant mouilles (2) et maigres (3) [...]

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(2) Bas-fonds

(3) Hauts-fonds" (Thielen 1948, p. 68).

« […] une des caractéristiques du Bas-Rhône, c’est l’alternance entre les bas-fonds ou mouilles, généralement situés sur la rive concave, et les hauts-fonds ou maigres, tout aussi sûrement opposés au point d’inflexion avec la courbe suivante. Le fleuve ayant de nombreuses courbes, les mouilles et les maigres alternent sur les deux rives […] » (Gumuchian-Dargent, 1947, p. 109).

 


N

 

 

Nable

 

Trou de vidange d'une embarcation, bien souvent fermé par un bouchon laiton vissé.

 

Naufrage

 

On dit maintenant dessalage.

"La navigation resta encore semblable et le Karukéra enregistra un second naufrage qui faillit mal tourner." (Mathéron 1944, p.113).

"J'ai vu, devant moi, un canoë retourné brusquement sur babord comme si l'eau s'était dérobée sous lui. [...] Chacun s'empresse sur les lieux du naufrage, les pagaies sont repêchées, le bateau est vidé." (Gaubert 1946, p. 201).

Une descente de l'Orne :"Les premiers barrages furent sautés avec habileté par la plupart des équipes. Deux naufrages, sans gravité, animèrent joyeusement ce début de croisière. [...] On saute d'amusants barrages, quelques naufrages sont pris en cinéma." (La Rivière, mai 1946, p. 138).

 

Nautonier

 

Vieux mot pour celui qui pratiquait une activité nautique. On dirait aujourd'hui canoéiste, kayakiste.

"Le nautonier ne peut que compter sur les armes qu'il emporte dans sa tête et dans ses bras." (Mathéron 1944, p.49).

"Voilà pour les qualités de l'esquif. Mais le nautonier, me demandera-t-on, quelles vertus de métier doit-il posséder?" (De Wogan 1887, p. 4).

"Grand sportif qui s'ignore, c'est un marcheur infatigable et un nautonier d'une adresse déconcertante dans les rapides les plus sournois et les plus vilains [...]" (Samazeuilh, 1933, p. 100).

 


O


P

 

Peau

 

"Enveloppe d'un kayak pliant." (Guide Susse 1961, p. 238).

 

Pelle

 

"Autre mot pour désigner la pagaie." (Guide Susse 1961, p. 238).

 

Périsseurs

 

S'agit-il de compétiteurs ou de gens pratiquant la périssoire ?

De Wogan (1887, p. 125) assiste à une course de canots, "[...] un canoe-chase." Nous sommes à la fin de la course sur le lac. "Ici l'Anglais, abusé par les différentes voix des spectateurs de cette course, qui lui indiquaient le côté justement qu'il ne devait pas prendre, se trompe, perd l'avantage qu'il s'était acquis au départ, et les six périsseurs arrivent ensemble à la bouée [...]"

 

Piroguier

 

Le pagayeur, en canoë ou kayak.

"Navigation idéale où le piroguier est constamment en éveil jusqu'au pont du Chambon [...]" (Mathéron 1944, p.107).

"Une fois, une de nos camarades, piroguière intrépide, mais apprentie nageuse, fiancée par surcroît, s'accroche à une branche, y reste suspendue, le kayak à la dérive." (Gaubert 1950, p.48).

"Allons, piroguier, ouvre l’œil ! C'est le moment de tenir ferme la pagaie et d'éviter l'obstacle." (Samazeuilh, 1933, p. 82).

"Piroguier intrépide, pagayeur infatigable, il considère qu'un canoë canadien bien manœuvré peut affronter bouillons, rapides, barrages et vagues hautes comme des maisons." (Samazeuilh, 1933, p. 179).

 

Pirogueur

 

"Il est bien compréhensible que dans les dernières décades du 19ème siècle des canoeistes ou pirogueurs sympathisants se soient retrouvés pour échanger leurs expériences [...]" (Vesper, traduit par Coquereaumont, 1974, p. A6).

 

Planiol

 

Zone d'eau calme et plate.

"[...] un barrage ou un rapide retient souvent l'eau dans un bassin calme appelé planiol." (Mathéron 1944, p.39).

"Le planiol terminal décrit une longue boucle autour d'un éperon couronné d'un château du treizième siècle, au donjon imposant." (Gaubert 1950, p.51).

"Le passage de la Toumpine s'est sportivement effectué. Nous n'avons plus qu'à laisser aller, dans des rapides alternant avec des planiols, si harmonieusement, que les uns et les autres sont les bienvenus, nous procurant alternativement la griserie de l'adroite vitesse, et le repos pour jouir d'un paysage que nous voudrions ne plus quitter." (Chenu 1949, p. 174).

"Planiol : Opposé de "rapide". Section de la rivière où le courant est relativement faible et dépourvu de vagues." (Rambaud 1970, p. 177)

 

Pontage

 

"Partie mobile, généralement en forte toile, du dessus du Kayak." (Guide Susse 1961, p. 238).

Le pontage était prolongé par la jupe* qui faisait le tour de la taille du kayakiste. Aujourd'hui, l'ensemble pontage-jupe s'appelle jupe.

 

Pool

 

Une gouille (?)

"Les Anglais, qui venaient volontiers pêcher le saumon sur la grande Nive, ont nommé pool l'endroit profond, la cuvette comprise entre deux rapides, le terme est passé dans le langage des initiés." (Mathéron 1944, p.108).

 

Portage

 

Au sujet des embarcations légères que sont les canoës d'écorce : "Tirées à terre, on les portait sur les épaules pour contourner un rapide. C'est ce qu'on appelait un portage." (De la Roncière, 1935, p. 96).

 

Portager

 

Aujourd'hui, en France, on ne dit plus portager mais porter son bateau (sur le dos ou à bout de bras).

"Nous portageons dans le pré où nos chariots s'embourbent [...]" (Mathéron 1944, p.109).

"Il faut "portager", comme disent nos cousins d'outre-Atlantique. Portager, car aucun chariot ne consentira à rouler sur la pente raide de cette dune, dont le sable s'éboule sous nos pas. Portager le canot sur la tête serait  noble, élégant et très canadien. Mais il faut nous contenter de traîner notre bateau comme une luge sur le sable [...]" (Gaubert 1950, p.21).

 

Pott

 

"Un voyageur averti, expérimenté, [...] ayant pleine confiance en lui et son 'pott' (1) [...]

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(1) C'est ainsi que nous appelions familièrement nos chers canoës." (Thielen 1948, p. 68).

Ce mot était-il seulement employé par ce groupe de kayakistes à l'occasion de leur croisière sur le Rhône ou par tous les membres du Kayak Club de Metz (dont ils étaient) ou plus largement ?

 

Poupe

 

"Partie arrière du bateau." (Bidault 1945, p. 294).

C'est en fait l'étrave arrière ; le contraire de la proue, à l'avant. Mais on n'entend jamais ce mot dans le domaine du canoë. On parle de talon, de pointe arrière.

 

Proue

 

"Partie avant du bateau." (Bidault 1945, p. 294).

 C'est l'étrave avant ; le contraire de la poupe, à l'arrière. On ne l'entend pas vraiment sur ces petits bateaux. On parle d'étrave ou de pointe avant (et de talon pour parler de l'arrière).

 


Q

 

Quille

 

"Forte pièce de bois sur laquelle sont fixés l'étrave, l'étambot et ses membrures ; c'est l'arrête longitudinale." (Bidault 1945, p. 294).

En canoë, il n'y a généralement pas d'étambot (rare ; que sur des canoës coupés de l'arrière).

C'est la longue pièce de bois au milieu du bateau, qui court d'un bout à l'autre. La "vraie" quille est intérieure au bateau. Certains bateaux ont une "fausse" quille (qu'on appelle fausse quille), extérieure, en guise de protection ou d'aide à la direction.

 

Quiller

 

Pencher le bateau sur le côté à tel point qu'on en voie la quille hors de l'eau.

"Quiller : Faire gîter." (Rambaud 1970, p. 177).

 

 


R

 

Rajol

 

Rapide (?)

"Il y avait là un long rajol, comme on dénomme si bien ces rapides farcis de cailloux dangereux [...]" (Mathéron 1944, p.118).

 

Ramier

 

"Ramier. - Nom donné sur quelques rivières du Midi, notamment sur la Garonne, à des plages et à des îlots recouverts de petits taillis." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 225).

 

Rapide

 

Quand le courant de la rivière s'accélère au point de marquer une différence avec les portions plus calmes.

"Quant à moi, je suis trempé jusqu'aux os, car mon canot est plein d'eau ; je m'attends à chaque instant à une catastrophe, mais je réussis à passer tout de même à gauche, dans un chaos de tourbillons et de rapides." (De Wogan 1887, p. 209).

 


S

 

Sassement

 

"Sassement. - Passage d'un bateau par une écluse à sas, soit à la montée, soit à la descente." (TCF, Mémento de tourisme nautique, 1936, p. 225).

 

 


T

 

Talon

 

Terme désignant l'arrière de la coque des bateaux de descente (compétition). C'est la partie du bateau qui tape sur les rochers au passage des grosses vagues et qu'il faut fréquemment réparer sous peine de fuite importante.

 

Talonner

 

Quand on franchit une grosse vague provoquée par un rocher sous l'eau, il arrive qu'on tape ce rocher avec l'arrière du bateau (le talon), ce qui cause des avaries au bateau.

"Talonner : Heurter le fond ou un rocher avec l'arrière du bateau" (Rambaud 1970, p. 178).

Arrivant sur un banc de roches, De Wogan (1887, p. 34) raconte le passage : "Que l'on se figure douze gaillards solides donnant à tour de bras des coups de poing dans la quille et dans la coque du Qui-Vive, on aura une faible idée de la façon dont le malheureux bateau talonna sur ce maudit écueil [...]".

Une descente sur l'Ubaye : "Les canoës roulent, pointent, bourrent, talonnent parfois, crèvent des rouleaux, dérapent latéralement [...]" (La Rivière, mai 1946, p. 21). Ici, nous ne savons pas si le mot talonner a le même sens qu'aujourd'hui.

 

Tonture

 

C'est la courbure de la coque.

Dans l'extrait suivant, il s'agit des deux courbures : l'une vue de profil d'une étrave à l'autre, aussi appelé giron, l'autre vue de face d'un plat-bord à l'autre.

"La tonture longitudinale relève légèrement les extrémités de la quille et par ce fait le bateau peut tourner plus facilement [...] Transversalement, un fond relativement plat est plus stable, qualité importante et fondamentale du canadien. Cette faible tonture transversale se poursuit par un galbe de préférence franchement arrondi [...]" (Mathéron 1944, p. 11)

"Courbure longitudinale du pont d'un bateau qui se relève vers l'avant." (Bidault 1945, p. 294).

 

Touer

 

Tirer un bateau à contre-courant au moyen de cordes ou de câbles.

« A dix heures, nous prîmes à bord tous les hommes occupés jusque-là à touer, et nous refoulâmes le fleuve avec un vent arrière. » (Mackenzie 2009, p. 121).

Touage, toueur.

 

Toupine

 

Jamais entendu ; nous ne connaissons pas. A lire ces lignes, il semblerait qu'aujourd'hui on parle de contre-courant.

"Il convient de se méfier tout particulièrement de certains astucieux retours de courant, dits "toupines" qui bordent les premières vagues de rapides, et qui peuvent provoquer en faisant pirouetter brusquement le canoe, une rupture d'équilibre d'équipage." (Meilhan-Bordes et Samazeuilh, in La Rivière n° 240 ?, p. 89).

 

 


U

 

Virure

 

"Suite de planches mises bout à bout, de la proue à la poupe pour former une partie du revêtement du bateau." (Bidault 1945, p. 294).

 


V


W


X


Y


Z